Gustave Courbet : protecteur des arts et défenseur de la liberté de l’artiste

Gustave Courbet est un peintre français né en 1819 à Ornans. Sa vocation pour la peinture s’affirme très tôt et il quitte sa ville natale pour Paris. Peintre libre, il fréquente plusieurs ateliers et s’émancipe du parcours académique classique. Reconnu pour ses qualités de peintre, il s’affirme au Salon de 1849 et expose sept toiles dont l’Après-Dîner à Ornans, offrant alors les dimensions d’une peinture d’histoire à une scène de genre. L’année d’après, il expose plusieurs oeuvres dont les Casseurs de Pierres ( figure 1)

Figure 1 : Les casseurs de pierres, 1849, 165x257cm, huile sur toile, Gemäldegalerie, Dresden.  Source : http://www.wga.hu/index1.html

Figure 1 : Les casseurs de pierres, 1849, 165x257cm, huile sur toile, Gemäldegalerie, Dresden.
Source : http://www.wga.hu/index1.html

et Enterrement à Ornans, immense toile de 320x660cm. Cette dernière oeuvre choque et fascine le public. Dans cette toile, il traite une scène de vie pleine d’humanité à la manière des grandes peintures historiques et mythologiques. Gustave Courbet est un peintre qui se place du côté du peuple. Ses peintures sont des peintures de la condition humaine, de l’émotion, du réel. Les codes établis de l’histoire de l’art ne l’intéresse pas et sa rencontre avec Bruyas, mécène, va lui permettre de vivre de sa peinture en toute indépendance. Proudhon qualifie sa peinture de sociale (1). Courbet, lui,  affirme que c’est « en peignant ce que j’ai vu, que j’ai soulevé ce qu’ils appellent la question sociale » (2). Une peinture de la réalité qui sera largement critiquée par Delacroix ou Baudelaire qui l’a qualifie de « vulgaire » (3).  En 1955, il peint L’atelier du peintre destiné à être exposé à l’Exposition Universelle de 1855. Mais sa toile est fortement rejetée. Il décide alors d’organiser sa propre exposition dans son Pavillon du Réalisme qu’il construit en marge de l’Exposition Universelle pour que toute la société puisse avoir accès à son travail. Il y a, dans son art, une véritable volonté de réalisme social. Dans les années 1860, il ouvre un atelier à Paris avec Castagnary, critique d’art et journaliste français où les jeunes peintres apprentis se trouvent face à des boeufs plutôt qu’à des modèles féminins ou masculins. Ils se retrouvent devant une tout autre réalité, bien différente de celle des institutions académiques classiques.

Gustave Courbet, Autoportrait ou l'Homme à pipe, 1848-49, 45x37cm, huile sur toile,  Musée Fabre, Montpellier.  Source : http://www.wga.hu/index1.html

Gustave Courbet, Autoportrait ou l’Homme à pipe, 1848-49, 45x37cm, huile sur toile, Musée Fabre, Montpellier.
Source : http://www.wga.hu/index1.html


En 1871, Gustave Courbet est nommé Président de la Commission des Artistes à un moment de trouble pour la France. En effet, Paris est assiégée par la Prusse et le gouvernement à Versailles ne souhaite pas se défendre. C’est ainsi que commence la Commune de Paris avec un gouvernement autonome. Courbet est élu au conseil de la Commune, on lui donne la charge d’ouvrir les musées aux parisiens et d’organiser le Salon. Il participe au décret annonçant la destruction de la colonne Vendôme, symbole de la gloire de Napoléon pour la remplacer par une « colonne des peuples ».  Mais en tant que fervent défenseur des arts, il va appuyé pour privilégier le déboulonnage à la destruction. Le 21 mai 1871, Les Versaillais lancent des troupes contre la Commune, Courbet est arrêté et condamné à 6 mois de prison. Il devra en plus, fournir l’argent nécessaire à la restitution de la colonne. Ses biens seront confisqués et il n’aura plus le droit de vendre ses oeuvres. Il s’exile en Suisse après avoir purgé sa peine où il y meurt en 1877.

A.L.B.

(1) http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Gustave_Courbet/114934
(2) Ibid.
(3) http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/dossier-courbet/reception-de-loeuvre.html#c19388