Topino Lebrun, un peintre révolutionnaire

Topino LEBRUN, La mort de Caius Gracchus, 1798,

Figure 1 : Topino LEBRUN, La mort de Caius Gracchus, 1798, Source: http://necspenecmetu.tumblr.com/post/44590101620/francois-jean-baptiste-topino-lebrun-the-death-of

Elève de Jacques Louis David, François Jean-Baptiste Topino-Lebrun né à Marseille le 11 avril 1764 est pourtant un peintre peu connu, on ne retient généralement de son œuvre qu’un seul tableau : La mort de Caius Gracchus ( figure 1). Et pour cause, il a souvent délaissé son art pour se consacrer à son engagement politique au sein de la révolution. Son amitié avec David lui a offert un réseau politique, ainsi que de solides alliés dans son engagement révolutionnaire, nous pouvons par exemple citer des peintres tel que Chinard ou Ratter dont il a fait la connaissance lors de sa formation institutionnelle en Italie.(1) Un des faits les plus marquants de son combat politique est sans doute sa nomination en tant que juré au Tribunal révolutionnaire, et ce, certainement grâce à l’appui de David. A chaque procès, il prenait minutieusement des notes des débats qui s’y déroulaient, ce qui nous permet aujourd’hui d’avoir une connaissance quasi complète de ces procès.(2) Il est alors très apprécié par le peuple qui voit en lui le patriote idéal ayant joué un rôle d’informateur durant la période de Terreur. En septembre 1800, Topino-Lebrun est recherché par la police, il serait impliqué dans la « Conspiration des poignards », une tentative d’assassinat contre Napoléon Bonaparte le 10 octobre 1800 à sa sortie de l’opéra.(3) Pourtant rien ne le relie directement à cette conspiration mais Fouché de Nantes alors ministre de la Police y voit une occasion de l’arrêter. Ceracchi l’aurait désigné comme le fournisseur des poignards. L’enquête est menée à la fois par le ministre de la Police Fouché, le préfet de police Dubois ainsi que le commissaire du gouvernement. L’instruction est bâclée et obscurcie par la volonté des trois hommes d’établir leur autorité. Après son interrogatoire, Topino-Lebrun est transféré à la prison du Temple où se trouvent déjà d’autres « conjurés ». Le procès des suspects de la « conspiration des poignards s’ouvre le 7 janvier 1801, après 3 jours il est reconnu coupable et condamné à mort ainsi que Demerville, Ceracchi et Arena, ses supposés complices dans cette conspiration. Ils tentent de se pourvoir en cassation mais cela leur est refusé. Topino-Lebrun épuise alors un dernier recours : il écrit une lettre au jury dans laquelle il tente de démontrer son innocence. Mais c’est en vain puisqu’il sera guillotiné le 31 janvier 1801 en place de Grève.
C.C

(1):http://www.ina.fr/video/RAC9607182676
(2): http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5662389h/f8.zoom
(3):http://www.jstor.org/discover/10.2307/41913485?sid=21105877064003&uid=4&uid=2&uid=3739256

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